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26-03-0930 / 17-01-2001

 

 

Les grandes rivières hirsutes ont revêtu la parure du tombeau des Florentins
Et coulent leur procession parmi des vallées de lucioles exubérantes
Jusqu'à s'échouer près de ton épaule nue de chair
Où les carusos s'élèvent pour féconder la terre de mille euphories plantureuses
Que récolteront les anges dévergondés et la poésie des saints fous dont tu es le père naturel
De sublimes césariennes géométriques sont nées de ta nudité cyrillique
Et les lunes se noient dans la chevelure des limbes mélodieuses épargnées d'épilepsie
Il y a des manèges qui ont cessé de tourner à la nuit tombée
Les enfants se sont mus en colère divine et le ciel s'est fendu en deux sous leurs pieds
Libérant la juvénile étincelle arc-en-cielant leurs yeux d'artifice
La jeunesse que tu as léguée
Des pans entiers de monde sont restés sourds à tes farces versifiées
Et je proclame encore ton universalité bien au-delà des entendements
J'exhibe tes parties génitales en testament de mes folies apprivoisées
J'exhume l'odeur intense du joyeux anniversaire de la mort - en cela je ne suis profane
Par les visions obscènes violant mes iris je renais au palpable
La Terre tourne un peu trop rond pour éterniser les rêves et les forfanteries
Ce que tu es aujourd'hui ne peut être la tristesse ou l'aliénation, et cela même
J'envie la grâce des constellations chaussées de ballerines scintillantes
La danse nonchalante des effluves lactées au bal des revisitants
Alors qu'en chemin tu rencontres le cœur de Percy Bysshe
Et le salues d'une révérence espiègle en tirant la langue, signe d'infini respect
Pour aussitôt prendre ton envol par-dessus l'Eden et rejoindre les astres les plus lumineux
Des soupirs d'hiver ont frôlé la peau des fleurs sur les balcons
Pendant que l'orgue de Barbarie gesticule à pleins poumons près des marrons chauds
Et qu'une vieille dame attend son dernier clignement de paupières en dansant
Une valse imaginaire dans la cour principale d'un château anglais
Se consument les derniers souffles à la table des derniers regards
Janvier meurtrier boit un verre à la terrasse des saisons vicieuses et menstruées
Janvier m'a fait naître et c'est de sa main que les yeux de ton enveloppe charnelle
Ont cessé de luire pour mieux te fondre dans l'obscure éternité
Intrigante coïncidence d'avoir appris ta mort le jour de mon anniversaire...
25 bougies se trémoussaient parmi les larmes et la crème chantilly
Le champagne reflétait ton portrait et je t'ai bu tu avais le goût d'épines

Thierry.